Chapitre 57 de Terror Infinity

Une fois la discussion terminée, ils commencèrent tous à remballer leurs affaires sans perdre plus de temps et, une heure plus tard, le groupe était en route pour le parc où Zheng, Yinkong et Jie avaient passé la nuit.

La journée se finissait et pourtant le parc était toujours rempli de monde. Ils durent attendre une demi-heure avant de trouver suffisamment de chaises libres pour s’installer. Sans dire un mot, Yinkong et Zero allèrent faire une inspection des environs tandis que les autres gardaient le campement provisoire.

Alors que le ciel était lentement en train de s’assombrir, les gens commencèrent à rentrer chez eux  et quand il ne resta plus que quelques douzaines de visiteurs, Zero et Yinkong revinrent.

Zheng sourit et dit: « Merci pour votre travail, vous avez vérifié les environs? Est-ce que vous vous êtes fait attaquer? »

Zero fit signe que non et Yinkong répondit: « Il ne s’est rien passé. Nous avons étudié la plus grande partie du coin: il y a plusieurs immeubles à l’ouest d’ici qui sont propices à des tirs de sniper, le parc est bordé par de larges avenues sur les trois autres côtés. Si notre fusillade attire la police, c’est vers l’est que nous devons fuir: il y a un trou d’égout suffisamment grand pour que nous l’empruntions là-bas. C’est tout pour le moment. Il nous faudra encore un jour ou deux pour être complètement familiers avec les environs. »

Zheng rit en entendant cela: « Non, pas la peine, c’est plus qu’assez! Notre seul problème, c’est le Ju On. Une fois que nous l’aurons tué, alors nous n’aurons pas à nous soucier de la police, nous pouvons juste nous rendre  et, à la fin des sept jours, nous pourrons rentrer dans la Dimension. »

Zheng demanda ensuite à chaque membre du groupe de s’assoir de telle sorte que personne ne puisse être attaqué par derrière. Plusieurs patrouilles de police passèrent à côté d’eux mais ils n’étaient pas inquiets: aucune loi n’interdisait de rester dans un parc la nuit et ils ne faisaient rien d’illégal, pour l’instant.

Quand minuit arriva, tous étaient en train de somnoler de fatigue. Ils avaient passé les derniers jours dans un état de peur permanente après tout. A part la nuit où ils avaient été protégés par les reliques, ils n’avaient pas passé une seule nuit sereinement.

« J’ai placé deux talismans entre nous. Nous allons faire des tours de garde cette nuit, deux personnes à la fois. Si quelqu’un voit un des talismans se mettre à brûler, qu’il réveille immédiatement les autres. A moins que quelqu’un n’ait une objection, je vais désigner les groupes. »

« Zero et Yinkong seront dans un groupe, Jie et Tengyi dans un autre et enfin ce sera Lan et moi. Jie et Tengyi commenceront, je prendrai le deuxième tour et Zero et Yinkong prendront le dernier. Chaque tour durera trois heures. Tout le monde est d’accord? »

Cette fois-ci, Zheng avait appris de ses erreurs: il avait désigné un vétéran dans chaque groupe. Jie pouvait s’occuper de Tengyi si jamais il cherchait à les trahir et, même si Zero était probablement un peu plus faible que Yinkong, il réussirait à les réveiller en cas de danger. Il ne tolérerait plus aucun accident comme celui de la veille.

Trois heures passèrent comme un éclair, d’autant plus qu’ils étaient tous exténués. Zheng aurait juré qu’il venait à peine de s’allonger quand on le réveilla mais il réussit tout de même à sortir de sa torpeur. Il se donna quelques baffes pour être complètement réveillé et il se tourna ensuite vers Lan: cette dernière n’avait pas autant de volonté que lui et elle peinait à garder les yeux ouverts.

La scène attendrit quelque peu Zheng et il lui dit: « Lan, tu peux te rendormir, ne t’inquiète pas. Je peux assurer la garde tout seul. »

Elle secoua la tête mollement. « Non, je vais le faire. Parle-moi, je me réveille quand je parle aux gens. » 

« Haha, je vois… Alors nous allons avoir une sacrée discussion, le tour de garde dure trois heures. Qu’est-ce que tu veux que je te dise? Tiens, je vais te raconter une blague: c’est l’histoire d’un ours polaire qui s’ennuie et qui commence à s’arracher la fourrure. Au moment où toute sa fourrure est partie, il… »

« Non, non, s’il te plaît, épargne-moi tes blagues sur le froid. C’est le seul genre de blagues que tu connaisses et elles ne sont jamais drôles… » supplia Lan en secouant la tête. Elle se redressa, s’approcha de Zheng et très naturellement se plaça entre ses bras.

Zheng se figea complètement. Un long moment plus tard et sans bouger, il continua à parler: « OK… Alors… alors, hum, je vais parler de notre situation actuelle. Est-ce que tu penses que je suis un idiot? Je m’imaginais que je serais un sauveur alors qu’en réalité, je ne peux même pas garantir ma propre survie. Et moi qui essayais de sauver telle ou telle personne… J’ai presque condamné le groupe au nom de la survie de quelques inconnus. Non, je nous ai condamnés. Si je n’avais pas été là, les reliques… »

« Si tu n’avais pas été là, nous n’aurions jamais su que les reliques existaient… », lui répondit Lan en lui coupant la parole. Bien que toujours clairement endormie, elle commençait à se réveiller. Elle s’allongea plus confortablement contre sa poitrine et murmura: « Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres mais je me sens en sécurité avec toi… J’ai vu tant de fois des choses comme ça se produire dans le monde réel. Des gens qui font comme si de rien n’était quand ils voient quelqu’un se faire agresser mais qui se plaindront de l’indifférence de gens quand ils se feront agresser à leur tour. »

« Dans ce monde malsain, personne n’aurait jamais fait confiance à personne. Tout le monde se serait méfié et ne se serait soucié que de sa propre peau. Nous, nous te faisons sincèrement confiance, tous les cinq. Nous savons tous que si l’un d’entre nous est en danger, tu feras tout ton possible pour venir le sauver. C’est pour cela que cette équipe existe, c’est pour cela qu’elle peut fonctionner. »

Zheng se mit à rire amèrement et secoua la tête: « Je ne suis pas aussi formidable que ce que vous pensez… Je veux simplement combiner les forces de tous les membres du groupe pour pouvoir survivre… A côté de ma gentillesse stupide, les méthodes de Xuan sont bien plus efficaces. Il sera toujours capable de faire survivre la majorité du groupe tandis que je manque de tous vous tuer à chaque fois. Ce n’est pas vrai? »

« Je ne sais pas pourquoi mais j’ai pitié de Xuan. A chaque fois que je voyais son visage sans émotion, j’avais l’impression qu’il était extrêmement fatigué… Mais ne parlons pas de lui… Ta gentillesse n’est pas stupide, c’est ce qui nous a tous convaincu de te suivre. Tu dois juste faire plus attention à qui tu veux protéger la prochaine fois. Au contraire, garde toujours cette gentillesse… Si moi ou un autre membre du groupe était en danger, est-ce que tu viendrais nous sauver? »

Zheng hocha sérieusement la tête: « Oui, je le ferai… J’ai promis que je n’abandonnerai personne. Si la personne est en danger par sa propre faute, alors je donnerai la priorité à la sécurité du groupe mais s’il s’est mis en danger pour protéger le groupe, alors je ferai tout mon possible pour aller le sauver, même si je dois en mourir! »

« Vraiment? Tu… » Lan commença à pleurer dans ses bras. Elle continua à murmurer, d’une voix encore plus faible: « Pourquoi est-ce que tu lui ressemble tant? Tu n’es qu’un idiot, un abruti. Pourquoi est-ce que tu dois jouer au bon Samaritain… Pourquoi? Personne ne se souviendra de toi. Même moi je finirai par t’oublier, par oublier ton visage, ta silhouette, ton odeur après quelque années… Même moi je t’oublierai, alors pourquoi est-ce que tu es si gentil? Idiot… »

Zheng ne répondit pas. Il resta assis en silence, sans bouger. Peu de temps après, il sentit l’humidité des larmes de Lan au travers de son tee-shirt. Il la serra contre lui et lui demanda doucement: « Si tu veux parler, je peux t’écouter… »

Elle secoua la tête. Le temps passa et Lan se calma petit à petit, sans pour autant quitter les bras de Zheng. Ce n’est que bien après, quand ils entendirent Zero se racler la gorge d’un air gêné qu’ils se séparèrent. Elle alla ensuite s’assoir sur une des chaises du parc sans regarder Zheng.

Sur le côté, Zero et Yinkong étaient réveillés et ils regardaient Zheng en silence. Ce dernier se mit à rougir et alla aussi se trouver une chaise pour s’assoir.

Une fois la nuit finie, ils passèrent toute la journée ensemble sans jamais se séparer. Ils allèrent tous les six au restaurant et allèrent se doucher dans un hôtel proche du parc. Quand le soleil se coucha, ils étaient de retour sur les mêmes chaises que la veille et ils s’organisèrent, à nouveau, en tours de garde. Quand ce fut à Zheng et à Lan de monter la garde, elle alla à nouveau se mettre dans ses bras, sans dire un mot.

Le temps passa et c’était déjà le septième jour: ils n’avaient plus qu’à tenir sept heures et ils pourraient retourner dans la Dimension. Il était regrettable qu’ils n’aient pas pu tuer le Ju On mais au moins ils auraient tous survécu.

Comme d’habitude, une foule s’était installée le soir dans le parc. Ils étaient tous exténués par ces tours de garde et ils avaient commencé à somnoler avant même que le soleil ne se soit couché.

Zheng était en train de dormir paisiblement quand il se réveilla; son esprit était encore brumeux et il entendit vaguement Jie lui crier: « Zheng! Lan a disparu! »

« Quoi? Qui a disparu? Quoi?! » cria Zheng en sautant sur ses pieds. « Lan a disparu? Elle était en train de dormir ici! Comment a-t-elle pu disparaître comme ça? Ah, les talismans! Est-ce que les talismans sont en train de brûler?! »

Zero et Yinkong se réveillèrent aussi en entendant les cris autour d’eux. Jie répondit précipitamment: « Tengyi et moi n’avons pas fait la moindre pause, nous faisions parfaitement attention aux gens autour de nous. Ne t’inquiète pas, les deux talismans sont intacts, Kayako n’est pas dans le coin, elle est partie d’elle-même… Elle va bien, elle a dû se mêler à la foule… »

Zheng remarqua que le ciel était presque noir, il devait être environ huit ou neuf heures du soir. Alors qu’il était sur le point de poser plus de questions, son talkie-walkie se mit à vibrer dans sa poche. « Lan? Où es-tu? Pourquoi tu ne nous a pas prévenus que tu partais. On a failli faire une crise cardiaque quand on s’est rendu… Lan?»

A l’autre bout de l’appareil, il pouvait entendre Lan pleurer de manière incontrôlable. « Je ne sais pas ce qui s’est passé… J’étais en train de dormir et, tout d’un coup, le froid m’a réveillé, et, et j’étais dans la chambre du Sunlight Hotel… Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, Zheng… J’étais en train de dormir sur une chaise, je ne comprends pas, Zheng, j’ai peur, j’ai froid… Zheng, mon talisman, il est en train de brûler… »

Zheng sentit un frisson lui courir le long du dos. Le talisman brûlait… Cela voulait dire que…

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16 réflexions sur “Chapitre 57 de Terror Infinity

  1. D’abord Xuan et maintenant Lan ? Kayako je suis désolé mais je vais devoir te faire tellement peur que tu croiras que le film d’horreur que ta fait c’est une putain de blague a côté.

    Aimé par 2 personnes

  2. Maintenant que Xuan est mort tu as perdu fois en l’humanité, tu es désabusé c’est ça?
    Blague à part c’est vrai que à ce niveau là de l’histoire elle sert méchamment à rien; plus tard elle va s’améliorer, un peu de patience.

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