Chapitre 3 : L’examen de chevalier (3)
« Je ne sais pas, Monsieur » Dès qu’il vit l’homme d’âge moyen, Balza s’empressa de le saluer. Cette personne était seulement arrivée quelques jours plus tôt au Hall d’Odin, il n’était pas sûr de son identité ni des circonstances de sa venue et savait seulement qu’il était une personnalité du groupe de chevaliers venant de la Cité d’Hao Yue.
L’homme se retourna et dit avec indifférence, « C’est parce que sa capacité mentale est différente de celle des personnes ordinaires… Sinon, comment penses-tu qu’il pourrait montrer ce genre de talent ? »
Long Hao Chen tenait joyeusement un petit objet en verre dans ses mains et courait en jubilant vers sa maison.
Pour les autres enfants, le liquide dans cette bouteille était juste un simple médicament, mais pour lui, c’était en réalité la raison pour laquelle il avait rejoint le Temple des Chevaliers.
Alors qu’il marchait, il dit tout haut, « Grand frère Jiang Hu avait raison, ce Liquide d’Entraînement Élémentaire est quelque chose d’incroyable. Depuis qu’elle a commencé à en boire une bouteille chaque semaine, la santé de Mère est bien meilleure. Mère, pardon, tu m’as dit que, en tant qu’homme, je ne pouvais pas supplier quelqu’un d’autre ; mais si je n’avais pas réussi l’examen aujourd’hui, je n’aurais jamais été capable de t’apporter d’autre Liquide d’Entraînement Élémentaire à boire. »
Si Balza avait entendu la remarque de Long Hao Chen, il l’aurait regardé d’un air stupéfait.
Pour le Temple des Chevaliers, le Liquide d’Entraînement Élémentaire était un type de médicament qui avait un effet spécial sur les enfants âgés de moins de quinze ans. Ça pouvait leur permettre de renforcer les résultats de leur cultivation, les aider dans leur entraînement et poser les fondations de leurs corps. La raison pour laquelle Long Haochen avait presque échoué à l’examen aujourd’hui était qu’il n’avait pas bu de Liquide d’Entraînement Élémentaire du tout ! Il l’avait entièrement donné à sa mère. Un an plus tôt, il était juste un mince et frêle petit garçon, et aujourd’hui, il avait fait des efforts intenses afin d’atteindre le dixième niveau d’énergie spirituelle tout en laissant sa mère boire le Liquide d’Entraînement Élémentaire qui était censé l’aider à cultiver son énergie spirituelle
Pour cet enfant de neuf ans, en termes de difficulté, faire face à cette tâche avait complètement surpassé les obstacles de l’examen pour devenir Écuyer.
Les rayons du soleil tombaient sur Long Haochen, dont le corps brillait d’un éclat doré semblant sortir du plus profond de son cœur.
La maison de Long Haochen était située dans la partie ouest d’Odin ; il devait même franchir une rivière pour y arriver. Rapidement, il traversa le pont de bois. Il ne rentrait pas directement chez lui, mais marchait sur une petite route qui donnait accès à une forêt à l’ouest de la ville.
Chaque fois qu’il obtenait du Liquide d’Entraînement Élémentaire, il allait d’abord ramasser des herbes. Avant de pouvoir le donner à boire à sa mère, il mélangeait le médicament avec des herbes sauvages, ce qui produisait une soupe avec un fort goût.
Pendant qu’il traversait la forêt, il s’attela rapidement à sa tâche. Ces dernières années, Long Hao Chen et sa mère dépendaient l’un de l’autre. Même dans la Ville d’Odin, leur foyer était l’un des plus pauvres et, en tant qu’enfant pauvre, il s’était senti concerné par les tâches ménagères très tôt, tandis qu’un grand nombre d’enfants du même âge ne savaient que jouer toute la journée. Il devait aider sa mère pour la soulager d’une part de sa douleur. Même si la mère et l’enfant comptaient sur le maigre revenu de la mère – obtenu en cousant des vêtements tous les jours – pour leurs dépenses quotidiennes, Long Hao Chen sentait que sa vie était pourtant plutôt heureuse.
Au bout d’un moment, un bon nombre d’herbes s’était accumulé, Long Hao Chen était devenu familier avec elles et, bien qu’elles ne soient que des herbes sauvages, leur goût n’était pas si mauvais. Il savait ça car, depuis sa plus tendre enfance, il en avait mangé un grand nombre.
Au moment où Long Hao Chen se préparait à les emballer, avant de rentrer à la maison, il entendit soudainement un Puff ! grave (Traductrice : ne me demandez pas pourquoi »puff » est un son grave, je ne fais que traduire !) qui le surprit. En réalité, la forêt n’était pas si paisible, il y avait parfois des animaux sauvages dedans.
Long Hao Chen regarda dans la direction d’où provenait le son, et vit une ombre légère, toute petite, qui avait l’air d’être tombée par terre. Poussé par la curiosité, il marcha prudemment vers elle. Après quelques pas, il vit que l’ombre qui était tombée dans la forêt n’était en fait pas un animal sauvage mais, contre toute attente, une petite fille.
L’enfant devait être âgée de sept ou huit ans, elle avait une apparence très délicate et de courts cheveux violets. Ses habits étaient endommagés et du sang s’écoulait d’au moins six ou sept endroits de son corps. Bien qu’elle soit tombée sur le sol, elle essayait de rester consciente. Elle essaya de se lever, mais avait des difficultés.
Long Hao Chen se hâta vers elle, essaya de l’aider à se lever, et lui demanda, « Est-ce que tu vas bien ? »
La fille sembla surprise et se retourna instinctivement, regardant de son côté. À ce moment, Long Hao Chen vit l’apparence de la petite fille.
Il y avait beaucoup de terre sur ses jolies joues et un filet de sang coulait du coin de sa bouche. Elle avait l’air très gênée, mais ses traits délicats pouvaient pourtant facilement choquer les gens. Cependant, sa beauté était différente de celle de Long Hao Chen. Le regard de ce dernier était doux, donnant aux gens un sentiment d’intimité. Cette petite fille, au contraire, avait un regard tenace et froid et, comme elle le fixait tout à coup, Long Hao Chen ne put s’empêcher de frissonner.
En voyant Long Hao Chen, l’enfant sembla surprise ( Tr : l’auteur, tu te répètes, là… Tu as déjà dit ça avant ><). Elle ne savait pas si c’était parce que son affinité avec Long Hao Chen était assez bonne ; cependant, elle se calma rapidement.
« Est-ce que tu vas bien ? » demanda une fois de plus Long Hao Chen.
La petite fille leva une main à contrecœur et écrivit une ligne de mots : Je ne peux pas parler, de mauvaises personnes me poursuivent, elles vont bientôt arriver. Ma sœur, aide-moi !
En voyant les mots écrits devant lui, Long Hao Chen fut choqué, mais quand il lut les derniers mots qu’elle avait écrit, des lignes apparurent sur son front.
« C’est frère, pas sœur. » Après s’être défendu d’un ton déprimé, il souleva la petite fille, plein de détermination. Parce qu’il avait réussi l’examen de chevalier, sa force était déjà au niveau de celle d’un adulte ; et en plus, le corps de la fille était particulièrement léger, alors quand il la tint, il ne la trouva pas lourde du tout.
Après l’avoir soulevée, Long Hao Chen retourna là où il était, utilisant une corde grossière pour rassembler les herbes sauvages. Mais à ce moment, la petite fille tira anxieusement le revers de ses vêtements.
Long Hao Chen la fixa bêtement tout en la déposant précipitamment sur le sol, et la petite fille écrivit rapidement sur la terre : Je sens leur présence, ils arriveront bientôt. Ils peuvent pister mon odeur. Pars vite ! Sinon, il sera trop tard !
Long Hao Chen fronça les sourcils et secoua fermement sa tête, déclarant : « Hors de question ! En tant qu’homme, je me dois de te protéger. »
Bien qu’il n’eut que neuf ans, alors qu’il disait ces mots, son beau petit visage contenait une incroyable résolution.
« Ton odeur ? » L’expression dans les yeux de Long Hao Chen changea. Très rapidement, il arracha quelques morceaux d’herbes sauvages à proximité, et les pressa avec ses mains, avant de les frotter rapidement sur le corps de la petite fille et le sien. Après cela, il courut sur le côté, la portant vers les buissons, et la déposa prudemment au milieu de ceux-ci. À ce moment, il s’allongea sur son ventre, utilisant ses coudes pour soutenir son corps.
Il ne remarqua pas qu’au moment où il faisait ça, la petite fille qu’il protégeait le fixait d’un air étrange, sans bouger du tout.
Quand Long Hao Chen s’arrêta de bouger, il entendit du bruit provenant de derrière les buissons. Il regarda en cachette par un trou entre les branches, et vit un groupe d’hommes en habits noirs. Les silhouettes des hommes étaient très grandes, et semblaient assez louches.
Parmi ces personnes, il y en avait qui étaient spécialisées dans la perception des odeurs.
« Pourquoi la piste d’odeurs s’arrête ici ? Est-ce que cette petite fille a reçu l’aide de quelqu’un ? » Une désagréable voix rauque résonna dans les bois.