Chapitre 140 : La Reine des Assassins, d’une Puissance Incomparable (3)
La meilleure méthode pour contrer un assassin était sans aucun doute une défense solide combinée avec une force plus brutale que ce qu’il pouvait supporter. On pouvait donc considérer le choix de Fang Zhu comme très sage.
L’Ours Vajra tendit ses pattes avant, saisit son invocateur et le déposa sur son épaule. Ensuite, il se redressa.
Il était robuste et, une fois debout, atteignait presque quatre mètres. Son corps majestueux était comme une petite montagne. L’ours s’approcha lentement de Cai’er, qui avait l’air toute petite en comparaison.
L’Ours Vajra était une bête magique au sixième grade possédant une capacité innée unique appelée [Rugissement Terrestre] et capable de produire des attaques sismiques sous forme de vague dans toutes les directions. Ses particularités les plus remarquables étaient son cuir épais, sa puissance défensive et son incroyable force offensive.
Il se précipita frénétiquement en direction de Cai’er.
Le bâton de Fang Zhu brilla un instant d’une lumière jaune pâle puis l’invocateur et l’ours furent entourés d’un halo de la même couleur. C’était comme s’il était collé sur l’épaule de la bête magique. Peu importe à quel point l’Ours Vajra bougerait, il resterait assis là.
À cet instant précis, Cai’er bougea brusquement.
La jeune fille bondit comme un lapin, disparaissant et réapparaissant toutes les quelques fractions de seconde. Elle était tellement rapide qu’elle laissait des images rémanentes. Elle n’était qu’à dix mètres de l’ours mais cette distance fut parcourue en un instant et elle se retrouva devant lui.
Sous le contrôle de Fang Zhu, l’Ours Vajra enfonça son pied dans le sol avec force, provoquant un bruyant bang. Il avait lancé le [Rugissement Terrestre] et des vagues sismiques jaunes se répandirent dans toutes les directions.
Mais Cai’er surprit encore une fois tout le monde avec la puissance écrasante dont elle fit preuve. Sans esquiver, sans sauter ni reculer, elle s’avança et donna un coup de sa canne en bambou.
Une ombre apparut brièvement, laissant les spectateurs sans voix. Les vagues sismiques s’annulaient devant elle, laissant une zone comme tranchée en deux, et n’avaient aucun effet sur la jeune fille. L’instant d’après, Cai’er disparut du champ de vision de Fang Zhu.
Les autres concurrents ne purent voir que deux éclairs doré sombre avant que la défense formidable de l’Ours Vajra ne soit percée. Cela produisit un pu-tong et il tomba à genoux en poussant un gémissement pitoyable.
Deux traînées de sang apparurent sur ses genoux, témoignant de la rupture de ses articulations, et une silhouette silencieuse se matérialisa derrière lui, entourée par une fumée bleue.
Ses pieds étaient posés sur la tête de l’Ours Vajra et sa canne était dirigée vers le cou de Fang Zhu. Personne ne douta du fait qu’il lui suffirait de la bouger très légèrement pour mettre fin à la vie de l’invocateur.
Celui-ci semblait déjà complètement inerte. Il n’aurait jamais pensé être vaincu aussi facilement. L’Ours Vajra était si puissant que jusqu’à présent, personne n’avait eu la moindre chance de lui résister.
L’ours leva les pattes vers sa propre tête mais Cai’er ne fit que bouger tout doucement la pointe de ses pieds.
Une fraction de seconde plus tard, tous purent voir Cai’er s’illuminer d’un éclat doré sombre, l’ours se figer et ses pattes retomber. Une grosse quantité de sang jaillit de son nez et de sa bouche. Il était clair qu’il avait été gravement blessé.
« Je…J’abandonne. » Fang Zhu, vidé de toute énergie, laissa tomber son bâton. Il avait perdu et lamentablement en plus. Du début jusqu’à la fin, il n’avait pas pu opposer la moindre résistance.
Sur la plateforme, l’Empereur Spirituel Sanshui dit d’un ton endormi, « Qu’est-ce que c’est que cette énergie spirituelle, pourquoi est-elle doré foncé ? »
Ying Suifeng lui jeta un regard avant de sourire et de répondre, « Je ne sais pas non plus. »
Cai’er atterrit gracieusement sur le sol sans dire un mot. Elle marcha sans se presser jusqu’aux gradins, ses pas accompagnés par les tapotements de sa canne sur le sol.
« Vainqueur, Cai’er. » dit l’arbitre en déglutissant. Ce combat avait été simple et à sens unique. Face à la jeune fille, Fang Zhu et sa bête invoquée avaient été pitoyables.
Le public resta dans un silence complet pendant un moment. Tous semblèrent se tendre. Alors qu’ils suivaient du regard Cai’er en train de revenir, même leurs respirations s’alourdirent.
La vitesse, l’attaque et une intention meurtrière extrêmement puissante. Tous ces éléments les avaient mis sous une pression gigantesque. Même s’ils n’avaient pas combattu lors de ce match, leurs coeurs avaient encore du mal à se calmer.
Si puissante. Il existait donc une personne aussi extraordinaire dans le Temple des Assassins.
De la même façon que les autres, Yang Wenzhao se tendit et une douleur apparut dans sa poitrine. Des doutes se formèrent en lui. Même s’il utilisait sa monture, pourrait-il vraiment résister face à cette fille ?
Cai’er leur avait montré la grâce qu’elle avait en tant qu’assassin.
Long Hao Chen fixa Cai’er d’un regard absent pendant qu’elle revenait et jusqu’à ce qu’elle s’asseoit. Bien qu’il ne soit pas tendu comme les autres, sa vision de la jeune fille venait de changer complètement. Il baissa lentement la tête et ne la regarda pas. Il se plongea silencieusement dans ses pensées.
Une douce petite main s’approcha doucement de la sienne. Sans dire un mot, Cai’er passa agilement son index sur la paume du garçon.
Celui-ci, qui se sentait maussade, revint à lui à cause des mouvements qui attirèrent son attention. Elle écrivait des mots avec son doigt.
Que t’arrive-t-il ? En lisant ces mots, Long Hao Chen, qui était nerveux, fut immédiatement soulagé.
Il saisit la petite main de la jeune fille et écrivit, Puisque tu es si forte, auras-tu encore besoin de ma protection ?
La main de Cai’er se mit à trembler légèrement et elle la retourna pour répondre, Tu regrettes ta promesse ?
« Non. » dit Long Hao Chen instinctivement, avant d’écrire sur le délicat trésor qu’était la paume de Cai’er, Je ne le regretterai jamais.
Cai’er se tut et garda la main fermement serrée autour de celle de l’adolescent. Au bout d’un long moment, elle se remit à écrire, Tu ne fais pas que me protéger, tu protèges aussi mon coeur.
Long Hao Chen frissonna et grava immédiatement ces mots dans son coeur : Tu ne fais pas que me protéger, tu protèges aussi mon coeur.
À cet instant, il eut l’impression que quelque chose le transperçait et tout devint subitement clair.
Oui ! Je dois la protéger, en quoi le fait qu’elle soit forte ou faible est important ? Je suis un gardien, pourquoi est-ce que le fait qu’elle est formidable devrait dire que je ne peux rien faire pour la protéger ?
Cai’er lui tenait toujours la main et, après avoir hésité un moment, s’appuya lentement sur son épaule.
À l’instant où ils se touchèrent, leurs coeurs à tous les deux tremblèrent fortement et Long Hao Chen sentit distinctement la main de Cai’er se réchauffer.
Li Xin était assise de l’autre côté de son petit frère et était très attentive à leurs activités. Au moment où elle vit Cai’er s’appuyer contre Long Hao Chen, on aurait pu entendre une mouche voler dans l’arène.
En fait, ils étaient assis au premier rang, parmi tous les autres concurrents. Et presque tout le monde pouvait voir ce qui se passait au premier rang.
Personne ne prêta attention au huitième match qui était en cours plus bas. Tous les yeux étaient tournés vers les deux jeunes gens.
C’est…c’est vraiment cette assassin extrêmement puissante et qui possède une force extraordinaire ? Elle…Comment peut-elle agir d’une façon aussi timide et tendre avec cet homme ?
Devant cette scène magnifique, l’impression initiale qu’avait la majeure partie des spectateurs de Cai’er avait été sérieusement ébranlée.
Les matchs se terminèrent enfin et le nombre de finalistes passa de seize à huit.
Bien que le Temple des Chevaliers ait été particulièrement malchanceux lors du tirage au sort, ils avaient tout de même réussi à faire entrer trois concurrents dans les huit restants. Le Temple des Assassins en avait deux tandis que le Temple des Mages, le Temple Spirituel et le Temple des Guerriers en avait respectivement un chacun. Le lendemain, les quarts de finale allaient être encore plus intenses et, tout comme aujourd’hui, les adversaires seraient tirés au hasard.
Cette fois, Long Hao Chen et Cai’er ne partirent pas en avance. Au contraire, ils furent les derniers à quitter le stade. Li Xin n’était pas restée, pour ne pas les déranger, et était rentrée seule et triste à l’hôtel.
« J’aimerais t’inviter manger, est-ce que tu es d’accord ? » demanda Long Hao Chen à voix basse à la jeune fille qui, comme avant, était appuyée contre son épaule. Il était crispé et avait tenté de la serrer dans ses bras pour pouvoir sentir à nouveau sa taille fine et douce. Toutefois, au final, il n’osa pas le faire.
Cai’er leva lentement la tête et se redressa. Son visage était recouvert par un voile donc elle secoua légèrement la tête, « Non. Rentre vite. Le reste de la compétition est plus important, tu devrais rester en forme. »
« Ah… » répondit Long Hao Chen, assez déçu.
L’une des petites oreilles de la jeune fille bougea légèrement et elle ajouta tout doucement, « Nous aurons tout le temps de faire ça plus tard. »
Long Hao Chen, qui avait des sens aiguisés, se tourna immédiatement vers elle et la fixa du regard, « Cai’er, je…je… »
Assez suspicieuse, cette dernière leva la tête et le regarda droit dans les yeux, « Oui ? »
L’adolescent déglutit avant de dire, soudain rempli de courage, « Je voulais te demander…si…si je peux obtenir la première place…Est-ce que tu me laisseras te serrer dans mes bras ? »
« Quoi ? » s’exclama-t-elle en levant la voix. Cela effraya Long Hao Chen au point où il se leva et dit précipitamment, « Désolé, c’est juste que je t’aime vraiment beaucoup. Considère que je n’ai rien dit, ne t’énerve pas ! »
Bien que Cai’er soit aveugle, elle pouvait clairement sentir à quel point il était sincère et effrayé. Elle eut un petit rire et acquiesça lentement, accompagnée d’un petit mh.
Elle se leva et tapa le sol avec sa canne. La jeune fille se redressa et se déplaça gracieusement et rapidement, presque comme si elle volait.
« Cai’er, ralentis un peu. » dit Long Hao Chen en lui courant après, effrayé qu’elle puisse glisser et tomber.
Dans un coin sombre de la plateforme.
Han Qian agita vigoureusement les poings, « C’est un bon garçon ! Il est encore très jeune mais ses capacités sont grande. Yingzi, tu as vu ? Tout à l’heure, cette jeune fille était pelotonnée contre lui. Wahaha, on dirait bien que cette “chose” va vraiment arriver. »
« Se blottir contre sa soeur ! » Ying Suifeng dit d’un ton lugubre : « Ce développement est bien trop rapide. »
Han Qian tapota l’épaule de Ying Suifeng en souriant et répondit, « Frère, merci ! Merci à ton Temple des Assassins pour avoir produit un talent aussi incroyable. Je suis extrêmement satisfait. »
« Mais petit Han, quelque chose me rend vraiment mal à l’aise. Tu es resté coincé au sommet du neuvième rang du huitième grade depuis très longtemps. Et si je t’aidais à augmenter ton potentiel ? Je suis convaincu que le vieux Yang ne s’en plaindra pas. »
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Merci pour le chapitre.
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De rien !
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de rien^^
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